Usbek & Rica : La première application de votre puce, dont vous n’avez pour l’instant qu’un prototype, est dans la santé. Mais vous imaginez offrir ensuite à chacun la possibilité d’augmenter sa mémoire, sa capacité de calcul, etc… Ce qui revient à augmenter l’humain.
Newton Howard : Nous sommes confrontés au déclin cognitif. A mesure que nous vieillissons, ce déclin est inévitable. Il se déroule pour certains de manière douce, pour d’autres de façon plus grave, avec l’apparition de la démence, ou bien de manière extrême, avec les maladies neurodégénératives. Notre but est de régler ces problèmes, mais que se passe-t-il si vous voulez restaurer ce qui est perdu ? Il se trouve que la technologie peut apporter des solutions : par exemple, si vous implantez quelque chose dans l’aire de Wernicke [la fonction de cette aire est connue par les lésions qui y sont associées et qui provoquent un déficit de compréhension du langage, oral comme écrit, ndlr], vous êtes susceptible d’améliorer votre capacité de langage, etc…
Je ne pense pas en termes de marché, je pense en termes d’adaptation. Et à la façon dont les gens accepteraient la technologie s’ils voulaient corriger leurs problèmes. Tout le monde est concerné. Parce que tout le monde fera face au déclin cognitif. Et nous allons devoir compenser cela.