By Annabelle Laurent | Read the full article >>
L’implant est, dit-il, de la taille d’un grain de riz, pèse un moins de deux grammes et est destiné à être inséré dans des zones du cortex. Voilà ce sur quoi planche Newton Howard, professeur de neurosciences computationnelles et de neurochirurgie à Oxford, et directeur du MIT Synthetic Intelligence Lab. Dans quel but ? Mieux traiter la maladie de Parkinson, la dépression, ou la maladie d’Alzheimer, dans un premier temps. Mais le scientifique voit au-delà, et compte s’adresser à tous, en promettant des améliorations cognitives dont, il en est persuadé, chacun de nous aura besoin. Déclin cognitif, quête du siège de la conscience, choix de la France pour implanter sa société ni2o, « mode » des neurosciences, projet Neuralink d’Elon Musk… On a discuté avec le scientifique en amont de son intervention au festival FUTUR.E.S, qui se tiendra du 21 ou 23 juin à Paris, à la grande Halle de la Villette.

Newton Howard, directeur du MIT Synthetic Intelligence Lab, à TechSylvania, en 2017. 

Usbek & Rica  : La première application de votre puce, dont vous n’avez pour l’instant qu’un prototype, est dans la santé. Mais vous imaginez offrir ensuite à chacun la possibilité d’augmenter sa mémoire, sa capacité de calcul, etc… Ce qui revient à augmenter l’humain

Newton Howard : Nous sommes confrontés au déclin cognitif. A mesure que nous vieillissons, ce déclin est inévitable. Il se déroule pour certains de manière douce, pour d’autres de façon plus grave, avec l’apparition de la démence, ou bien de manière extrême, avec les maladies neurodégénératives. Notre but est de régler ces problèmes, mais que se passe-t-il si vous voulez restaurer ce qui est perdu ? Il se trouve que la technologie peut apporter des solutions : par exemple, si vous implantez quelque chose dans l’aire de Wernicke [la fonction de cette aire est connue par les lésions qui y sont associées et qui provoquent un déficit de compréhension du langage, oral comme écrit, ndlr], vous êtes susceptible d’améliorer votre capacité de langage, etc…

Je ne pense pas en termes de marché, je pense en termes d’adaptation. Et à la façon dont les gens accepteraient la technologie s’ils voulaient corriger leurs problèmes. Tout le monde est concerné. Parce que tout le monde fera face au déclin cognitif. Et nous allons devoir compenser cela.